mardi 21 juillet 2015

Comment j'ai (enfin) trouvé un job


Le graal de la Femme d'Expat (ou presque toutes), l'objectif sacré, l'espoir qu'on n'avait plus, le réveil matin tant redouté, le rythme soudainement accéléré, le dur retour à la réalité.

Certains le savent déjà, 3 mois et demi après mon arrivée au pays du "ouais mais jte jure là-bas c'est genre trooop facile de trouver du taf quoi", j'ai décroché le fameux CDI local

Hum comment te dire, ce fut un peu plus compliqué que ça.

En effet, je suis passée par plusieurs étapes, plus ou moins importantes, plus ou moins faciles mais toutes indispensables. Pour certaines d'entre elles, je t'invite à lire mon article sur le sujet, si ce n'est pas déjà fait. J'en profite pour remercier FemmExpat qui a partagé cet article sur leur site qui est juste TOP :)

3 mois et demi, c'est quand même pas mal, je veux dire positif, je m'attendais à pire. Sachant que j'avais mis 3 mois en France pour changer de travail (en étant déjà en poste), je trouve le délai plus que raisonnable. D'autant que je n'ai pas cherché pendant tout ce temps, mais bien moins longtemps tout compte fait.

Voici comment j'y suis parvenue - oui j'aime les listes, tu m'as cernée :

1) Comme j'ai pu le faire en France, j'ai écumé TOUS les sites internet d'emploi du Canada et de l'Ontario. Du Pôle Emploi local en passant par Monster ou Indeed, je les ai TOUS fait, en long en large et en travers. Et j'ai postulé, à tout et à rien, j'ai lancé ma ligne en voyant ce qui pouvait mordre, mon hameçon étant franco-français il fallait tâter le terrain (tu likes la métaphore de la pêche ?). Ensuite j'ai fait du tri ou le tri s'est fait tout seul ! On ne peut pas plaire à tout le monde.

2) Au préalable, j'avais traduit mon CV en anglais, cela semble évident. Mais j'ai également bénéficié de précieux conseils donné par le Collège Boréal, en partenariat avec les services publics, cette université francophone m'a écoutée et orientée totalement gratuitement. Ils ont adapté mon CV au marché local. Principale différence ? Pas de photo ici, ni aucun signe qui puisse permettre toute forme de discrimination. Clairement ils ne m'ont pas servi à trouver du boulot, mais à faire en sorte que mon CV ne fasse pas tâche parmi les autres. Ce qui est déjà plutôt pratique !

3) Un atout qui n'est pas négligeable: j'avais déjà un permis de travail ouvert qui me permet de chercher du travail dans presque tous les domaines. J'ai donc pu effectuer mes recherches comme une canadienne l'aurait fait. Bon à savoir :  un Open Work Permit permet de travailler mais pas d'étudier. J'ai pensé à faire une formation locale, mais impossible. Autre point, tu ne peux évidemment pas travailler dans certains domaines spécifiques tels qu'infirmière ou autres professions paramédicales, le domaine public (sur concours), etc. Il a été très facile de me vendre grâce à ce précieux sésame.


4) J'ai passé des entretiens, au moins 6 ou 7 (physiques et téléphoniques), même pour des jobs que je ne voulais pas, pour m'entrainer, pour m'aider à cerner ce que je voulais et ce que je ne voulais surtout pas. La seconde partie étant plus simple que la première. Les entretiens permettent de trouver les bons mots pour se décrire, se vendre;  ce n'est déjà pas chose facile dans notre langue maternelle, et les choses se corsent quand on passe à une langue étrangère. Ils permettent également de (re)prendre confiance en soi. En effet, énumérer et expliquer mes expériences professionnelles m'ont permis de me rendre compte du parcours derrière moi et de me dire "c'est pas si mal tout compte fait".

5) Non je n'ai pas cherché du travail 24/24 et 7/7 pendant 3 mois et demi, je me suis accordée des moments de répit. Déjà le premier mois de notre arrivée, nous étions en logement temporaire, puis nous avons déménagé vers notre maison actuelle. Je me suis pas mal mis la pression au début mais finalement, je n'aurais jamais pu gérer l'organisation et tous ces changements avec un travail. C'est à ce moment là que j'ai commencé les entretiens mais il faut avouer que je n'étais pas pressée. Mes recherches se sont vraiment déroulées par vagues, tout en gardant un oeil vigilant sur le marché et les dernières annonces. Nous sommes partis 4 jours au Bahamas (tiens peut être que je ferai un article à ce sujet d'ailleurs) et j'ai passé 2 semaines géniales avec mes parents lors de leur venue dans notre nouveau "chez-nous". En résumé : pas de pression. C'est comme tout, les choses viennent quand elles doivent arriver. Et finalement tout s'est passé très vite : en 4 jours !

6) Je suis restée fidèle à mes critères de base, les miens étant :

- Ne pas travailler le weekend (ou très rarement)
- Avoir des horaires de "bureau" pour coller au max à ceux de Môsieur
- Utiliser mes compétences
- Travailler dans ma ville
- Ne pas avoir besoin de voiture pour aller travailler (mais trop loin pour un vélo)
- Si possible avoir des collègues sympas !

C'est déjà pas mal :)

7) J'ai crié sur tous les toits que je voulais changer complètement de métier mais je suis finalement restée dans mon domaine (celui de mes études), j'ai par contre changé de secteur (bye bye l'aéronautique). Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis vous me direz. Mais pour le 1er travail, j'ai jugé bon d'accepter un emploi qui me permette de me mettre sur les rails de l'emploi local, et de l'emploi tout court. Il me permet de reprendre un rythme, d'améliorer mes compétences en anglais et d'avoir une vie sociale (appelons un chat, un chat). Il me permet aussi de gagner la confiance tu monde du travail canadien, il est important de faire ses preuves. Mais je garde dans un coin de ma tête quelques idées qui me font plus vibrer que de rester derrière un ordinateur toute la journée. Chaque chose en son temps :)

8) Je suis restée moi même. Sincèrement, entre mon CV sans tricherie, ma lettre de motivation concise et mon discours en entretien complètement improvisé, je n'ai pas cherché à être une autre, ça passe ou ça casse. Et c'est passé ! Les imposteurs se font toujours démasquer, à un moment où un autre. Autant commencer sur de bonnes bases :)

9) L'humour a été mon grand allié aidé de sa copine sincérité. Faire rire les personnes qui te recrutent, volontairement j'entends, est une super méthode pour gagner des points. En tout cas pour moi qui cherche une atmosphère de travail détendue et sympa ! J'ai également précisé avant toute offre de la part d'un employeur que j'avais réservé mes billets d'avion pour rentrer en France : 2 semaines en septembre et 2 semaines à Noël. Ici il n'y a que 2 semaines de congés payés par an, et c'est grâce à cette honnêteté que je me retrouve avec le double de congés sur 6 mois ! Soyez ce que vous attendez des autres.

10) Je n'ai pas été trop gourmande. Je parle ici d'argent, pour le reste je ne changerai jamais ;) Clairement, je n'avais pas vraiment d'idée concernant le salaire que je pouvais espérer. Alors j'ai demandé l'équivalent de mon salaire en France, converti en CAD. Au moins je n'y perds pas et je ne suis pas non plus ridicule en termes d'exigences salariales. Dur de cibler le juste milieu ! Ma fierté ne se voit pas blessée et je ne suis pas passée pour la française qui se croit tout permis en terre promise.

BONUS : OSER ! J'ai un gros défaut, j'ai du mal avec les premiers pas, vous savez cette peur paralysante qui vous bloque pour vous lancer. Et il se trouve que la situation s'est débloquée quand j'ai enfin osé aller distribuer des CV dans un centre commercial. Je ne vous raconte pas l'effort surhumain qu'il m'a fallu faire. Sonner aux portes n'est vraiment pas mon délire mais la satisfaction une fois la mission accomplie n'a été que plus forte. Alors non je ne rêvais pas d'un poste de vendeuse en boutique (non pas que je dénigre ce métier, juste que n'ai pas fait un Master 2 pour rien quoi) mais le fait de me lancer a débloqué pas mal de choses et a reboosté mon égo qui a pris pas mal de gifles pendant 6 mois sans travail. Le positif attire le positif, testé et approuvé !

J'espère que ces petits conseils vous aideront. Ils ont fonctionné pour moi et cela fait 2 semaines que j'ai commencé. Je vous raconte mon nouveau boulot dans un prochain article ;)

A suivre !



2 commentaires:

  1. J'admire l'effort de distribuer des CVs! Je ne crois pas que j'en serais capable.
    Par contre j'ai aussi utilisé la technique de passer des entretiens pour des jobs qui ne m'intéressaient pas. Ca oblige à s'entrainer, et on apprend beaucoup sur nous meme.

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    1. oui ça forge beaucoup et là j'ai même arrêté de les compter, trop d'entretiens haha

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